Lettre à celui qui m’a fait mal
"Lorsque vous maintenez vos sentiments
envers une autre personne,
vous êtes lié à cette personne ou cette situation,
par un lien émotionnel qui est plus fort que l'acier.
Pardonner est la seule façon
de dissoudre ce lien et atteindre la liberté."
♥ Catherine Ponder ♥
Je t’écris cette lettre, même si je sais
que tu ne la liras jamais.
Tu m’as fait du mal, beaucoup de mal.
Dans la nature, il n’y a pas de justice
et je continue à souffrir.
Mais aujourd’hui, j’ai compris que quelque part,
je devais arracher en moi le profond chagrin
que je ressens et c’est ce que je vais faire.
Je me méfie de la rancœur
parce que ce n’est pas une bonne amie,
c’est pour cela que je ne la veux pas avec moi.
En plus, la rancœur nous mène à ressentir de la peur
et c’est précisément ce que je dois faire disparaître.
Ce n’est pas que j’ai peur de toi,
c’est que j’ai peur de revivre ma souffrance
et de retomber dans la même erreur.
Par conséquent, j’ai décidé que je devais y faire face,
me mettre face à toi et tout ce que tu signifies,
et me faire valoir.
Si je parviens à réduire cette peur,
je serai capable de réduire toutes les autres.
Je t’aimais et je te faisais confiance.
En fait, je ne demandais rien d’extraordinaire,
mais si j’avais su, je n’aurais pas permis
que tu me fasses du mal.
Je n’oublierais jamais cette douleur insupportable
et tout ce que tu m’as appris malgré tout.
Au bout du compte, je dois
te remercier pour quelque chose.
J’ai appris que tu es incapable de donner
à quelqu’un quelque chose qu’il ne veut pas recevoir.
Tu as eu le luxe de me le faire savoir
de manière très claire.
J’ai également appris l’importance de savoir
ce qui ne va pas et ce qui te consomme dans ta vie.
Je me suis rendue compte que tu étais
tant nuisible pour moi que tu ne m’as pas
laissé avancer pendant longtemps.
Comme le dit le proverbe :
« La vraie haine est le désintérêt
et l’assassinat parfait est l’oubli ».
Je ne vais pas jeter une pierre vers le haut,
car ce qui est probable c’est qu’elle me tombe sur la tête.
Cela ne m’apporterait certainement pas le bonheur,
mais au contraire ajouterait de la misère
à ma vie sans contemplation.
On dit que saigner ne fait pas mal,
que c’est plutôt agréable, comme si tu te dissolvais
dans de l’huile et que tu respirais très profondément.
Il se passe la même chose avec la douleur de l’âme,
car en quelque sorte elle t’anesthésie
et tu n’es pas conscient de ce qui est supposé
être bien pour toi, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Je suis peut-être entrain d’écrire ces lignes
avec des larmes de sang et de profonde douleur,
mais je suis en train de prendre le commandement
et de m’habituer au gouvernail parce qu’il est venu
le temps d’aller plus loin et de surmonter
ce que tu as provoqué en moi.
Je dois te dire que je t’écris ces mots
parce que derrière mon courage,
il y a une grande tristesse, une humiliation infinie
et une profonde déception.
Je sens que je marche au-dessus d’un volcan
tandis que ma vie ne tient qu’à un fil,
je dois donc laisser tomber le lourd fardeau
que je suis supposée charger avec
ce que tu as occasionné dans mon être intérieur.
Je n’ai pas besoin de grand chose
pour me sentir bien, mais c’est pour cela
que je dois évacuer toute cette douleur.
À partir d’aujourd’hui,
je ne te tiens plus aucune rancune,
colère ou rage, car je ne veux pas
encombrer mon cœur de sentiments inutiles.
Toute expérience douloureuse enferme à l’intérieur
une graine de la croissance et une libération.
En réalité, aujourd’hui, je me suis demandé
si je pouvais faire quelque chose de louable,
alors j’ai décidé d’écrire.
Cette lettre n’est pas pour toi,
elle est pour moi, parce que je dois libérer
mes épaules de ce fardeau.
Je ne veux pas quelque chose
de négatif dans ma vie et je me suis rendue compte
que tu étais là, tout comme la manière
dont tu me fais sentir.
Je me suis aperçue que réfléchir sur toi
est le plus grand acte d’amour-propre
que je peux mener à bien.
Aujourd’hui, je peux dire que tu me rends
un grand service, parce que maintenant,
plus que jamais, je m’aime.
Je sais que je ne veux pas faire de mon corps
la tombe de mon âme, que je peux
faire face à tout ce qui est en moi.
Il ne faut pas avoir peur de vivre
parce que tout consiste à réapprendre.
© Source - Nos Pensées.Fr
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