La résistance face aux vents contraires
© - 2016 - La libre-pensée : La résistance face aux vents contraires
« Je crois que la véritable force se trouve dans la quantité de malheurs que vous êtes capable
d'endurer, de brutalité que vous
êtes capable d'encaisser
sans jamais perdre votre humanité. »
♥ Alex Scarrow ♥
Quand on sait que certains évènements peuvent nous changer à tout jamais et nous amener, dans nos plus sombres moments, à flirter dangereusement à l’envie de nous adonner au saut périlleux mais irréversible de celui de l’ange…
Quel magnifique sujet qu’est notre capacité à résister face aux vents contraires de la vie sans jamais perdre une once de notre humanité.
En d’autres termes, savoir encaisser, ce que la vie nous impose en somme de malheurs et brutalité pour toujours être capable de redonner
à certains évènements la place qu’ils méritent.
Cela n’est donc pas des plus simples, à mes yeux, sans foncièrement nous impacter sur l’avenir sachant qu'accessoirement, nous évoluons sans cesse.
Bien que le recul permette avec le temps de mieux apprécier
et apaiser les choses, il y a malheureusement aussi des humiliations qui nous marquent et nous démolissent le cœur plus sûrement
qu’une grande baffe dans la gueule…
Quand une personne se sent cassée, à terre, touchée en plein cœur et dans tout ce qui fait d'elle son essence, son humanité, c’est déjà beaucoup plus compliqué.
J’aime beaucoup cet extrait du passager de Jean-Christophe Grangé :
« Tout ce qui ne tue pas me rend plus fort.
C’était une connerie.
Du moins dans son acceptation banale et contemporaine.
Au quotidien, la souffrance n’endurcit pas.
Elle use, fragilise, affaiblit.
L’âme humaine n’est pas un cuir qui se tanne avec les épreuves.
C’est une membrane sensible, vibrante, délicate.
En cas de choc, elle reste meurtrie, marquée, hantée. »
Tout est, si simplement, résumé mais si vrai…
Les épreuves de la vie usent et nous fragilisent.
Ainsi, comment alors conserver notre force intérieure voire la muscler quand nous avons - ou - faisons l’objet de meurtrissures, d’attaques émotionnelles, psychiques ou physiques de la vie sans ébranler la valeur, notre valeur « humanité » ?
Comment ne pas devenir « une autre personne » sous l’effet accumulateur et dévastateur de frustrations, malheurs, fantômes du passé et déceptions ?
Une personne par exemple qui survit miraculeusement à un attentat, une guerre ou un accident d’avion parce qu’à la dernière minute, elle n’y est pas montée, pensez vous qu’elle se sorte "indemne" de ce dont elle a échappé ?
Quid de sa propre culpabilité au regard de celles qui n’ont pas eu cette chance ?
Les médias nous informent régulièrement d’évènements dramatiques sur le sujet.
Certains chocs ont pour grave incidence de changer des personnes
par leurs actes, isolés ou non, en monstres.
Que penser d'une personne par exemple qui pénètre dans une école et tue une trentaine d'innocents, a-t-elle le droit d'être toujours considérée
comme un être humain?
A travers ces passages à l’acte, elles ont perdu « en valeur » leur humanité.
Alors, quand une personne se sent régulièrement agressée par la vie, au seuil limite du supportable largement dépassé, il arrive malheureusement
qu’elle "pète" un câble, dérape, ressente des sentiments insoupçonnés,
violents et de vouloir même réparation
(La Réparation, inscrite dans le droit français est un droit qui permet à la victime comme à l'agresseur de retrouver sa dignité et de redevenir un "pair",
un citoyen, un être humain).
Leur souffrance est devenue telle que pour cautériser ce qui les tue intérieurement, elles retournent cette souffrance soit sur elles (dépression, comportement suicidaire, mutilation, décompensation…) ou via des passages à l’acte sur toute autre personne qui viendrait à les croiser (liste non exhaustive : comportement agressif, égoïste, tyrannique, narcissique et pervers).
Le plus grave étant la décompensation qui, par dommage collatéral, s’en prend aux innocents présents au mauvais endroit au mauvais moment.
Et pourtant, face à toutes nos souffrances que nous subissons tous, à divers degrés, le temps ne s’arrête jamais et la vie continue inlassablement.
Le seul processus qui semble donc être toujours le même pour pouvoir se relever et se protéger à notre époque de toute dérive mentale ou décompensation
(dès lors qu’on commence dangereusement à perdre le contrôle)
étant dans un premier temps "le travail sur soi"
voire si nécessaire d’être aidé.
Il permet de prendre le temps justement d’analyser ce qui s’est passé, de peser le pour et le contre, de comprendre le pourquoi et le comment.
Il permet surtout de préserver l’équilibre nécessaire au faire face …
Il existe une méthode, celle dite des 4 R pour éviter l’anxiogène destructeur
qui peut conduire à des situations dramatiques.
Réinterpréter
Relativiser
Recul
Revenir
Réinterpréter : Ainsi, il nous faut apprendre à réinterpréter les évènements « chocs » qui nous agressent pour éviter de les encaisser frontalement (la 1ère réaction est toujours mauvaise conseillère, émotionnelle et négative, dramatique ou excessive. Elle se traduit souvent par des crises d’angoisse ou de colère),
Relativiser : Autrement dit, dédramatiser le sens de l’évènement
pour en atténuer le ressenti dramatique,
Recul : Prendre du recul et de la hauteur pour « glisser » sur l’évènement
et faire confiance au temps,
Revenir : Et revenir enfin à l’essentiel et ce qui est important pour nous.
Toute situation (de stress aux influx négatifs, de malheurs
et de brutalité endurés) a normalement une porte "normale" de sortie.
Car tout a une solution.
Certaines conséquences douloureuses ne sont même, lorsqu’on y regarde à plus près, que le fruit de la vanité et ne devraient mériter ni détresse,
ni angoisse, ni rumination.
Il arrive même qu’on puisse oublier ce qui nous a fait mal et mis parfois dans des états impensables alors que nous pensions que rien ne nous ferait oublier
certains échecs et certaines déceptions.
Malheureusement, c’est toujours après qu’on le vérifie et qu’on apprend combien les choses pour lesquelles on s’était angoissé sont dérisoires.
Plus fort encore, les épreuves de la vie, les frustrations, les difficultés récurrentes qui nous atteignent nous amènent parfois à percuter, à rebondir et réaliser des exploits. Elles nous décident à vouloir changer nos habitudes
pour se repositionner sur l’essentiel dans notre vie.
De fait, elles deviennent le détonateur, le levier pour une solution salutaire,
plus heureuse et plus satisfaisante.
Car, il appert que dans la vie de chacun tout se remplace sauf la vie elle-même,
la perte d’un être cher ou la santé.
La clé réside donc en un « permettre » face au fameux panier de douleurs que nous portons tous depuis notre enfance plus ou moins chargé selon les personnes.
Je crois que lorsqu’on arrive à passer à travers toutes ces épreuves aussi douloureuses, cruelles et injustes soient elles…
Preuve que la force, aussi éloignée semble t’elle voire inexistante à nos yeux,
est donc bien toujours présente en nous.
Quant à "notre humanité", je pense également que dès lors la santé mentale est préservée et si besoin travaillée, elle ne nous sera jamais dépossédée même si elle est régulièrement et malheureusement mise à rude épreuve dans notre vie.
La vie est dure pour tous et parfois, elle ne nous fait vraiment pas de cadeaux.
Nos qualités, nos faiblesses, notre sensibilité, notre bienveillance et notre compréhension dans l’absolu ne nous seront jamais enlevées
et c'est ce qui demeure le plus important.
Fondamentalement et invariablement,
Rester "Soi"
Pour ma part, c'est effectivement dans toutes les difficultés
et les épreuves déjà traversées que je me suis rendue compte
où se situait le curseur de ma véritable force
et tout ce à quoi, j'ai été capable d'endurer...
Une de mes citations préférées que j'aime me redire lorsque tous les évènements semblent se liguer, en masse et douloureusement,
contre moi est, celle-ci, d’Henry Ford :
« Lorsque tout semble aller contre vous, souvenez-vous que
les avions décollent toujours face au vent. »
Soyez comme le roseau, courbez vous, glissez,
adaptez vous mais ne rompez jamais…
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