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Mon plus bel héritage


© - 2016 - La libre-pensée : Mon plus bel héritage

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 « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent. »

♥ Antoine de Saint-Exupéry ♥

 

Quand on découvre que la petite souris n’existe pas et

que les balais servent à balayer, la réalité du monde des adultes

peut être brutale car elle finit toujours par nous rattraper un jour.

Maudite utopie que soit alors ce monde hostile et cruel.

Alors, bien loin notre vision d’enfant du monde merveilleux des adultes.

Celle qui, au fond de nous, désirait à tout prix nous voir si vite grandir,

pour enfin aller le découvrir pensant avec enthousiasme

le conquérir avec nos rêves les plus fous.

 

Le plus beau cadeau que j’ai ainsi reçu en héritage fut celui d’apprendre

à aimer ce monde, mais surtout cette vie qui m’avait rejetée au départ.

 

Aujourd’hui, je peux affirmer avec certitude que la seule chose qui m’a toujours tenu la tête hors de l'eau, c'est d'avoir gardé justement mon âme d'enfant.

Elle est toujours venue à mon secours dès que l'étau de la détresse

et de la solitude tentait de se refermer sur moi.

Mon âme d'enfant m'a permis de préserver mon enthousiasme

même si cela m'a parfois joué de vilains tours.

Pour autant, de ces derniers, je n’en ai rien perdu,

j’ai simplement appris.

 

C’est le sujet intimiste que j’ai choisi pour laisser vagabonder

ma libre pensée de ce jour.

Enfant, je ne parlais pas.

J’ai mis des années à pouvoir le faire et sortir de la peur

dans laquelle je mettais enfermée.

Je vous passerai, aujourd’hui, les détails sordides sur le fait d’avoir été abandonnée dès la naissance car ma plus belle rencontre, ma « vraie » naissance arriva plus tard, au fin fond d’un des foyers dans lequel j’avais été placée,

ou plus exactement « oubliée ».

Cette naissance fut de croiser la route d’un homme extraordinaire

qui devint le 1er homme de ma vie : un papa, mon papa.

 

J’avais alors 4 ans…

Que d’amour faut il pour accueillir un enfant qui n’est pas le sien au départ

et qui a pourtant un vécu déjà aussi lourd du haut

de ses quatre petites années traumatiques…

 

J’ai appris ainsi qu’il n’est pas nécessaire d’être liée par le sang

pour découvrir ce qu’est l’amour inconditionnel

d’un père pour son enfant.

 Il m’a dit un jour en pleurant la plus belle chose :

« Je t’ai aimé plus que la propre fille que j’aurai pu avoir ».

C'est vrai, j’ai toujours été pour lui sa priorité, bien que travaillant beaucoup

et souvent fatigué du fait d'être affecté régulièrement en postes de nuit.

 

Mais, malgré les horaires décalés, il m’a offert cependant

les plus beaux souvenirs d’enfance dont les premières années

avaient été privées et atrophiées.

Des moments précieux « en temps », de partage, de générosité,

de complicité, de sourires et de tendresse

sans même nécessairement se parler.

 

Victor Hugo disait : « Aimer c’est savoir dire je t’aime sans parler. »

C’est tout à fait vrai.

 

Le temps est je pense le plus beau des cadeaux que vous puissiez offrir à la personne que vous aimez d’autant plus quand vous êtes un enfant

car vous ne pourrez jamais le lui reprendre.

Un enfant le vit à 100% à l'instar d'un adulte.

Et, celui qui reçoit ce capital temps en sera marqué à tout jamais.

 

Mon papa ne parlait pas beaucoup lui non plus.

Il était pudique dans ses mots et très réservé.

Lui-même n’avait pas été épargné par la vie.

Des parents morts jeunes et ses deux autres frères, eux aussi,

 en cinq ans d’intervalle à l’âge de 39 ans.

 

Il avait pourtant cette force silencieuse qui,

comme un défi arrogant, lui faisait tant aimer la vie.

Cette vie qui, a lui aussi, ne lui avait donc pas fait de cadeaux.

Sans hostilité ni rancune pourtant envers elle, il avait au contraire

un cœur incroyablement immense et sa bonté était infinie.

 

Il m’a ainsi montré qu’en dépit de cette ignominie du départ,

je pouvais moi aussi sourire à la vie et apprendre à m’émerveiller

dans l’instant de tout et de rien. 

En deux mots : Rêver éveillée…quelqu’en avait été le prix.

 

Avec lui, j’ai en outre découvert ce que voulait dire le mot « jouer ».

Ce qui n’est pas rien pour un enfant.

Sauf que moi, à notre rencontre, je ne le faisais pas…

Que se passe t-il quand on joue ?

On ne se prend pas au sérieux.
C’est lorsqu’on ne joue plus ou que l’on rentre dans une notion

de compétition qu’on se prend au sérieux.
Les deux aspects apportent du plus dans notre vie.

mais c’est bien quand on ne se prend pas au sérieux

que l’on se détache de nos émotions négatives.

 

Avec lui, j’ai découvert la définition du mot "simplicité".

Celle notamment qui permet de tout apprécier comme les plaisirs offerts par la nature, les animaux, grimper aux arbres, courir dans les bois, genoux en sang, pour conquérir myrtilles, champignons et muguet, les parties de pêche dans les petits ruisseaux, faire voler des cerfs volants fabriqués maison, le jardinage et l’élevage des machaons, les jolis papillons, et bien d’autres choses encore…

 

L’innocence de l’enfance retrouvée.

Apprendre à rire avec insouciance.

Apprendre à s’ouvrir petit à petit

et enfin, sortir de sa grotte…

 

Ces moments là resteront gravés à jamais.

Ils furent les plus heureux et bénis de ma vie.

Oh oui, je m’en souviens comme si c’était hier.

Il me manque à un point qu’aucun mot ne pourra jamais l’exprimer…

 

Les premières années de l’enfance sont les plus importantes

car elles nous font devenir ce que nous sommes aujourd’hui.

 

C’est ainsi que j’ai conservé sans relâche le goût, "son goût" de cet émerveillement « spontané » malgré les épreuves et les difficultés de la vie.

Comme adorer par exemple prendre mon 1er café, un « premier bonheur » en me levant très tôt le matin pour apprécier le lever le jour, voir se réveiller la nature en temps réel ou contempler l’ambiance particulière de la nuit,

scruter les étoiles quand beaucoup d’autres dorment.

Ces instants sont indéfinissables et ont un goût d’éternité.

 

Tous ces incroyables moments dont beaucoup échappent faute d’être trop occupés aux urgences stressantes de la vie ou d’avoir simplement oublier

de se laisser porter par leurs émotions.

 

Il est pourtant combien essentiel de se donner de telles pauses pour recouvrer cette connexion à la source et renouveler ainsi ses énergies…

 

« On ne voit bien qu’avec le cœur,

l’essentiel est invisible pour les yeux. »

♥ Antoine de Saint-Exupéry ♥

 

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Quelle magnifique citation encore que celle-ci.

Pauvres sont ceux qui se contentent de regarder uniquement avec leurs yeux.

Ils n’ont décidément rien compris à la vie.

 

En fait, garder son âme d’enfant, c’est ne pas craindre de montrer ses émotions.

C’est être dans le vrai, constamment.

C’est être en capacité de savoir s’émerveiller de tout

et surtout… de rien.

 

Bon nombre de choses, en dépit de la cruauté de notre monde, peuvent être pourtant merveilleuses si on savait les regarder

et les vivre simplement avec son cœur.

 

Tel un point d’orgue de notre vulnérabilité et la clé de nos relations aux autres en laissant exprimer nos émotions, l’idéal dans l’absolu serait de conserver sur les choses, les gens et les situations le regard de l’enfant

que nous étions et que nous sommes restés.

"Oser être soi" en pur déni de toute cette violence adulte et agressivité permanente face aux rares moments de tranquillité.

 

Vouloir faire le contraire et être dans la rétention permanente,

cela équivaut à se faire violence car notre enfant intérieur est une partie

de nous qui ne peut disparaître.

Observer, prendre, sans juger et apprécier simplement.

 

Difficile me direz-vous à une époque du chacun pour soi où prônent l’égoïsme, l’hypocrisie, le mensonge et la surconsommation humaine sans sentiments…

Un pied de nez au contraire.

 

Mais qui dit cœur d’enfant sous entend également jeunesse.

Quand on ne sait plus rêver, on réalise qu’on est vieux

car on ne se renouvelle plus.

 

Pour moi garder son âme d’enfant, c’est donc rester quoi qu’il arrive dans l’élixir de l’exploration, la découverte, l’étincelle dans nos yeux et la joie de vivre

face au monde qui nous entoure.

Un pied de nez, là encore, au temps qui passe

et aux évènements qui nous traversent.

 

Je n’ai aucun état d’âme à le dire : mon cœur s’emballe quand je pense aux milliards de choses encore à découvrir et que nous détenons

si peu de temps à notre disposition pour le faire.

 

Un enfant est, dans sa nature, spontané et combien d'adultes

ont perdu ou bridé cette spontanéité ?

 

Pourtant l’émerveillement n’est pas une capacité exclusive réservée à l’enfance.

Elle reste ancrée en chacun de nous sauf que beaucoup

l’ont purement et simplement occulté.

Quel gâchis.

 

Il suffit pourtant de savoir la réactiver.

Il n’est jamais trop tard pour le faire.

C’est l’un des fameux messages du Petit Prince d’Antoine Saint-Exupéry.

Un magnifique chef d’œuvre de la littérature qu’il est bon voire urgent pour beaucoup de relire et se réapproprier.  

 

© - 2016 – VP – On ne joue pas avec les sentiments

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19/01/2016
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