NULLA DIES SINE LINEA

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Qui n'a jamais tombé


© - 2016 - La libre-pensée : Qui n'a jamais tombé

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« Qui n’a jamais tombé n’a pas une juste idée de l’effort à faire pour se tenir debout. »

♥ Multatuli de son vrai nom Edouard Douwes Dekker ♥

 

Il est bien vrai de dire que quiconque n’est jamais tombé, autrement dit connu « la chute », la vraie, n’a aucune idée de l’effort surhumain qu’il faut parfois aller puiser en soi pour se relever

et de nouveau se maintenir "juste" debout…

 

Il est des moments dans la vie si éprouvants, si douloureux, et selon le degré d’endurance de chacun, qu’il arrive malheureusement qu’on peut finir par tomber à terre d’une manière ou d’une autre.

 

On peut ainsi sombrer, perdu, et du jour au lendemain, se tourner vers des paradis artificiels comme par exemple l’alcool et autres addictions qui n’ont qu’une seule finalité "inavouée" : celle de ne plus avoir mal.

Anesthésier la douleur qui tue insidieusement et implacablement. 

Pour ne plus la ressentir en soi.

Cette douleur qui a fait place à un véritable enfer

au quotidien dans notre vie.

 

Il y a un sujet dont je souhaite parler

car il me tient particulièrement à cœur :

Celui de la dépression.

 

La dépression, qu’est ce que c’est ?

 

Il semblerait que c’est le mal du siècle.

Chacun d’entre nous connaît quelqu’un dans son entourage

qui en a souffert ou qui en souffre.

Quand ce n’est pas soi…

 

C’est un état émotionnel épouvantable pour la personne qui le vit, en souffre et le combat. Qu'elle en soit consciente ou pas.

L’entourage aussi est impacté car il est très éprouvant de vivre avec une personne dépressive.

Une personne qui est enfermée dans un mal être, qui pleure, qui dérive et qui semble totalement hermétique au monde qui l’entoure.

Elle regarde le monde qui l’entoure mais elle ne le voit pas.

Elle entend le monde qui l’entoure mais elle n’écoute pas.

 

Personne pourtant n’est à l’abri de ce vrai fléau qui semble encore « tabou » et considéré comme un signe de faiblesse.

 

D’ailleurs, les personnes souffrantes de dépression

sont fuies bien souvent comme la peste.

On ne les comprend pas.

On s’esquisse quand on les voit arriver sur nous. On trouve une excuse pitoyable de peur qu’elles nous tiennent la jambe durant des heures à ressasser leurs malheurs ou histoires sans fin…

 

« C’est tellement désagréable » comme m’a dit une personne,

il y a quelques temps.

Une personne appréciée, aimée qui pourtant, elle aussi en était passée

par là quelques semaines auparavant.

Comme si, elle avait purement et simplement occulté cette période

où elle aussi fut très abimée.

 

Ce fut pire que mieux.

Une porte qui se claque brutalement en vous.

Une blessure supplémentaire.

 

Ce ne sont pas des paroles à dire pour une personne qui souffre

et qui lorsqu’elle arrive à communiquer avec vous,

envoie en fait un appel au secours.

Elle ne veut pas de bons conseils

ou entendre "Tu devrais faire ceci ou cela".

Elle veut juste être écoutée, faire reconnaître sa douleur,

la faire "exister" par des mots, l'évacuer.

Et tant pis, si elle répète cent fois la même chose,

sauf qu'à cet instant là, elle se soulage…

 

Bref, on les trouve lourdes et chiantes.

Pire, on ne voudrait pas être « contaminé ».

 

Forcément, c’est bien plus agréable de travailler ou de partager la vie d’une personne qui est toujours enjouée et de bonne humeur.

 

Personnellement, je ne connais personne qui soit d’égale humeur 24h/24h !

C’est fondamentalement impossible.

 

 Et, je souhaite bonne chance à toutes celles et ceux qui jugent sans savoir « un état » car s’ils savaient ce qu’une personne endure lorsqu’elle souffre de cette maladie, elle aurait le respect de se taire.

 

Tout le monde souhaite être heureux parce que nous sommes tous à la recherche du fameux bonheur.

 

Sauf, que pour des personnes, c’est dur et parfois très compliqué.

Elles sont abimées, plus vulnérables, par des évènements ou des chocs qui les ont traumatisées quelque fois depuis très longtemps.

 Alors elles n’arrivent plus à se sentir bien.

Et jusqu'à parfois en perdre pied à un moment ou un autre.

 

Le fameux panier que nous avons tous sur le dos et qui pour certaines personnes est plus lourd que d’autres.

A force d’empiler, les épreuves, les douleurs et les chocs traumatiques, on touche parfois le fond au point de s’y perdre.

 

Sauf voilà, quelque fois ce que vous endurez va trop loin.

Beaucoup trop loin.

 

Un épisode dépressif peut être bien sûr isolé pour un individu (un mauvais passage à surmonter et d’ici quelques temps, tout sera rentré dans l’ordre) mais en général, même s’il semble qu’il y ait rémission, il peut revenir à la charge de façon plus violente

et peut même devenir chronique.

Il est toujours là, latent, prêt à se réveiller

et vous manger intérieurement.

 

La moindre contrariété ou épreuve supplémentaire

fait que la personne rechute.

 

La dépression est une maladie.

 

Elle vous bouffe de l’intérieur et certains jours plus que d’autres.

Chaque geste peut être une véritable souffrance comme se lever,

s’habiller, bref vivre « normalement ».

Il s’agit parfois d’un effort surhumain pour y arriver tellement la personne a abandonné toute volonté et toute envie en tout.

 

C’est une maladie qui est surtout sournoise, vicieuse et il arrive qu’en apparence, tout semble aller…

On peut se trouver à coté d’une personne qui semble « bien » et totalement gangrénée par cette maladie.

 

D’où les réflexions stupides du style : «  ah mais tu as l’air de bien aller aujourd’hui, t’es maquillée !. »

 

Eh puis, se retrouver en arrêt maladie pour dépression, ce n’est pas « se reposer » parce qu’on a envie de rien faire.

La vérité est qu’on ne sait plus rien faire parce qu’on n’a plus aucune force ni envie de le faire et que surtout on n’est bien nulle part.

 

D’où toute la difficulté de la soigner.

L’entourage passe parfois à côté sans même la détecter.

C’est un monde qu’il ne comprend pas, qui le dépasse.

Il faut l’avoir connu pour le comprendre.

 

Il faut dire que vu de l’extérieur, ce n’est pas « visible » à soigner pourtant elle est là, tenace jour et nuit.

 

De fait, une personne qui souffre de dépression n’a plus

la force ni l’envie de faire quoique ce soit.

On parle d’anhédonie, d’aboulie, de perte de l’élan vital.

Elle n’a plus goût à rien, se trouve plus nulle que nulle, culpabilise car elle ne fait rien et ne fait rien parce qu’elle culpabilise…

C’est un cercle vicieux.

 

Mais comme toute maladie, bien sûr il y a les sacro-saints traitements.

Mais encore faut-il que la personne accepte

et reconnaisse qu’elle est malade…

La personne dépressive bien souvent, se persuade qu’elle n’est pas malade mais qu’elle n’est juste bonne à rien.

 

Alors commence un long cheminement, jusqu’à peut être l’acceptation de la maladie ou pas.

Chacun est libre de ses choix, de se faire soigner ou pas.

 

Et le cœur dans tout cela ?

 

Eh bien, si vous avez tendance à penser que les sciences ne sont pas compatibles avec un esprit romantique, détrompez-vous.

 

Saviez-vous, par exemple, que sur un plan de santé mentale, voir son amour rejeté cause un sentiment profond de perte et d’affect négatif ?

Les conséquences d’une rupture amoureuse, du cœur brisé, peuvent déclencher une dépression clinique et entrainer des comportements extrêmes. Et d’autant plus, s'il y a récidives.

 

En ce qui concerne les effets physiques, les cardiologues connaissent aujourd'hui le syndrome du cœur brisé, ou syndrome de Takotsubo, accident cardiaque sérieux qui peut arriver suite à une douleur intense, physique ou émotionnelle.

 

On ne joue pas avec le cœur des gens.

On peut vouloir en finir par désespoir.

 

Dalida avant de s'en aller a laissé juste ce petit mot :

"Pardonnez-moi, la vie m'est insupportable".

 

Elle avait tout pour elle et pourtant, il lui manquait l'essentiel.

C'est cela tomber. Être à terre au point que le poids

de votre vie vous écrase à ne plus savoir s'en relever.

Au point d'en arriver parfois à l'irréparable.

 

Mais, ce qui est le plus important indépendamment

de tous les traitements qui sont parfois nécessaires

pour aider à passer un cap,

ce sont la famille, les proches, les amis.

Quand on a la chance d'en avoir ...

 

En espérant que cela rentrera dans une part de votre conscience

et incitera pour certains d’entre vous à lire le livre

"Tomber sept fois, se relever huit" de Philippe Labro,  

Il reste toujours de l'espoir même si on ne le voit pas pour se relever.

 

Ce pourquoi, il est tant vrai de dire que c’est dans les moments difficiles qu’on reconnaît ceux sur qui on pourra toujours compter.

Ces personnes qui ne vous laisseront pas tomber,

qui seront là à vos côtés, dans les bons moments 

mais surtout, je dirai, les mauvais.

 

Ces personnes qui n’ont pas « honte » et qui n’auront probablement jamais honte de vous parce que vous êtes malade.

 

Ces gens-là sont à chérir et à préserver comme la prunelle de vos yeux. Malheureusement, il n’y en a pas beaucoup,

mais heureusement, il y a en quand même.

 

« Les amis sont des anges silencieux qui nous

remettent sur nos pieds quand nos ailes ne savent plus voler. »

♥ Victor Hugo ♥

 

Et ces personnes là, pour moi, ce sont des Anges bénis du ciel.

Parce que ce sont elles qui ont compris avec leur cœur tout ce qui vous en coûte, en efforts, pour vous tenir de nouveau debout.

 

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25/01/2016
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