NULLA DIES SINE LINEA

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Arrêt sur Image "En Version Noir & Blanc"


"En Version Noir & Blanc"

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DALIDA

Les larmes de la Gloire

 

Le Dernier Jour

Lorsque son habilleuse a fermé la porte, Dalida savait déjà ce qu'elle allait faire.

Dans l'armoire de toilette, dans la petite salle de bains attenante à sa chambre, au premier étage, il y avait tout ce qu'il faut...

Pour avoir déjà, à deux reprises, tenté de mettre fin à sa vie, Dali, la star de la lumière secrètement hantée par l'obscurité, connaissait les moyens de couper court à son mal de vivre.

Elle n'a pas tardé à réunir le nombre de cachets nécessaires. Ils étaient dans la maison - dispersés peut-être pour échapper aux regards vigilants de ceux qui l'aimaient - mais elle savait où les trouver.

Six tubes...

Dalida a jugé qu'il en fallait autant.

Cette fois, elle ne voulait pas se rater.

Elle a mis de l'ordre dans la maison. Elle a revêtu un déshabillé de soie blanche.

Dans sa salle de bains, elle a pris soin d'avaler par poignées les petites pilules et de jeter l'emballage vide dans la corbeille à papiers.

Puis, elle a tracé quelques mots sur un carton blanc.

Son unique message.

Son dernier adieu : "La vie m'est insupportable. Pardonnez-moi."

Ce billet, Dalida ne l'a pas cacheté dans une enveloppe.

Il était pour tout le monde, sa famille, ses amis, son public.

Elle l'a posé bien en évidence sur le bouddha d'or qui veillait sur sa chambre.

Alors, elle s'est dirigée vers son lit.

Un grand et beau lit fait pour l'amour, garni de coussins, abrité de voilages.

Elle s'est allongée...

Dans un dernier geste de coquetterie, elle a mis devant ses yeux une paire de lunettes noires, sans doute pour cacher à ceux qui la retrouveraient les terribles stigmates de la mort.

Puis, pour parfaire son suicide, elle a pris un verre qu'elle a rempli de whisky. Elle l'a bu d'un trait, elle qui détestait tant l'alcool.

Elle a eu le temps de caler derrière son dos, au creux de sa nuque, un gros coussin chamarré. Elle a pris la pose - pathétique et émouvante intention d'artiste et de femme soucieuse de séduire jusque dans la mort -, puis elle s'est endormie.

Jacqueline allait la retrouver le lendemain, belle, tranquille, dans l'écrin de soie et de lamé qu'elle avait choisi pour partir.

Sous sa chevelure rousse, le coussin était encore tiède. Dans ses mains, le verre vide, était resté figé.

Sur sa bouche, on pouvait lire comme un sourire...

 


17/08/2015
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