La voie de l'essentiel
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« S'éloigner de tout rapproche un peu de l'essentiel. »
♥ Loïck Peyron ♥
Quoi de mieux aujourd’hui que de parler de moi
pour illustrer cette magnifique citation de Loïck Peyron.
J’ai appris qu’il est des douleurs qui, empilées durant des années, sans en parler, et en se disant à chaque fois « ça va aller » nous conduisent lentement et insidieusement vers une détresse pouvant être absolue.
Une détresse telle qu’elle nous amène, un jour, sans l’avoir vue arriver sur le bord d’un précipice, un gouffre aux abimes insoupçonnés.
On se retrouve alors face au miroir, un désert de solitude dans lequel nous nous sommes enfermés pensant pourtant nous protéger.
On a si mal que la douleur est devenue constante.
Une voix intérieure sans discontinuer.
Les pensées sombres se multiplient.
On lévite dans un monde parallèle.
La notion de tout plaisir a disparu et
on se sent complètement perdue.
Plus rien n’a de sens ni de saveur.
Rien à voir avec l'ennui.
Les dommages sont beaucoup plus graves.
On réalise alors avoir atteint le seuil limite
du supportable qu’on puisse encaisser.
On croule sous le poids du fameux « panier ».
Celui que nous portons sur notre dos, rempli au ras bord des chagrins,
des douleurs, des déceptions, des silences et des frustrations accumulés depuis que nous sommes nés jusqu’à la vision de ce présent, nauséeux et cauchemardesque, qui nous fait totalement perdre pied.
L’expression « en avoir plein le dos » y prend alors tout son sens…
Car, l’erreur de se convaincre que tout va bien
pour continuer ne règle aucun problème.
Et, on la fait tous.
Mais "ce dernier problème", ce nouveau choc voire deux vient
s'empiler sur les autres déjà mis de côté...
La fois de trop.
C’était simplement oublier que notre corps a une mémoire
et un jour, il nous faut alors payer.
Payer le prix de la note de toute cette dette toxique accumulée…
Alors, parfois, au moment où l’on se sent résignée
sans autre choix à notre portée, par un heureux signe extérieur
ou dans un ultime sursaut de lucidité,
on se voit alors face à nous même en train de sombrer
et à la frontière d’un dangereux décompensé…
S’éloigner de tout devient alors une des alternatives
pour se rapprocher
un peu de l’essentiel : Le fameux « Soi ».
Prendre le temps de se poser pour retourner à la source
afin de retrouver le chemin… « Notre chemin ».
Penser enfin à soi plutôt que de constamment s'oublier.
Oser reconnaître que l’on ne va pas bien et surtout le dire.
Se le dire.
Ne plus faire cette économie « de soi » qui nous envoie tout droit à la dérive programmée dont on ne sait jamais comment elle va se terminer.
J'ai eu l'occasion de suivre une formation extraordinaire sur le sujet.
Je remercie Isabelle M., Psychologue du Travail qui, durant 3 jours,
nous a ouvert les yeux sur nous mêmes
et surtout l'importance de nous aimer.
Tous les participants de la session ont été impactés, d'une manière ou d'une autre, sur un véritable "éveil" psychique de soi.
Certains pleuraient sous le coup de l'émotion trop forte,
par cette prise de conscience en percutant où leur fameux
curseur interne était placé.
Ainsi, j'ai appris, par exemple, que le début d'une phase de décompensation est insoupçonnable la plupart du temps (peu de signes sont captés par l’entourage) et il suffit d’un détonateur
pour embrayer sur l’irréparable.
Personne n'est à l'abri.
Dans le comportement, la personne est calme mais ailleurs.
Elle n'est déjà plus là.
Totalement "partie", elle agit sans réaliser ce qu’elle fait
d’où l’horreur de certains actes inconcevables, impardonnables,
dont on entend parler parfois via les médias.
A l’époque où on ne doit absolument pas faire mention de ses faiblesses ou de détresse psychique, il apparaît bien mal venu de l’avouer
et surtout le revendiquer.
Et pourtant, c’est une bien belle erreur de parcours.
Il faut apprendre à s’écouter, en parler et le préserver au contraire.
Il est notre seul lien avec l’amour de soi, du fameux petit enfant qui vit avec ses peurs et que nous sommes restés.
Ainsi, se mettre au vert, s’éloigner un certain temps permet de lâcher prise sur « un problème, un énième choc à résoudre » qui a pris
le pas sur notre vie et dont il faut cesser, pour notre équilibre salutaire,
de focaliser pour reprendre les rennes de celle-ci.
"La bulle" comme je l’appelle demeure pour moi la soupape de sécurité face au chaos de tout ce poids passé - ou présent -
qu’il m’arrive moi-même de traverser.
Ensuite, écrire, en bulle verrouillée de tout impact extérieur,
me permet de poser « ailleurs » qu’en moi tout ce qui ne va pas
(autant professionnel que privé) et dont il me faut me libérer
l’esprit pour ne plus m’empoisonner au goutte au goutte le sang, la vie...
Par ce cri silencieux, j’apprends à libérer peu à peu cet influx négatif et soulager, à mon rythme, les maux par les mots.
Parvenir en somme à désactiver, le pilotage kamikaze automatique...
Chacun d’entre nous doit trouver la clé de son alternative pour ainsi
évacuer le résiduel par un canal qui lui est propre (l'art, le sport, les voyages, l'écriture...) afin de lui permettre d’équilibrer
les mauvais moments de stress et d’épreuves
d’un temps traversé, présent ou passé de sa vie…
Il y va simplement de votre capacité à vous aimer,
dans le juste équilibre que vous méritez.
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