Les 4 fondements de la communication non-violente
Mais qu'est-ce que la communication
« non-violente » ou CNV ?
La communication non-violente est une méthode de communication
ayant pour but de faciliter les échanges relationnels
entre des personnes pour résoudre les conflits.
Elle est basée sur l'écoute, la bienveillance,
l'empathie et bien évidemment le respect.
« En pratiquant cette réceptivité aux messages d’autrui,
nous réalisons rapidement que derrière ceux que nous avons autorisés
à nous atteindre ou à nous mettre en cause
se trouvent tout simplement des personnes
dont les besoins sont insatisfaits et qui nous demandent
de contribuer à leur bien être. »
Avez-vous déjà remarqué, lors d'une dispute,
l'impression «évidente » que le problème vient toujours de l'autre ?
Eh oui, se remettre en question, bousculer notre ego
n'est pas l'idée qui traverse en premier lieu notre esprit.
A tout dire, il serait effectivement plus aisé
de pouvoir sortir de notre corps et regarder d'en haut la scène
pour voir la manière du comment on s'exprime face à l'autre !
Bilan réactionnel : Action = Réaction…
« La plupart d'entre nous n'ont pas été éduqués
pour penser à leurs besoins. Mais, quand ces derniers
ne sont pas satisfaits, on nous a plutôt appris
à penser à ce qui ne va pas chez les autres.
C'est ainsi que nous qualifions de paresseux un enfant
qui n'accroche pas sa veste au portemanteau comme nous le désirons
ou d'irresponsable un ouvrier dont le travail
n'est pas conforme à nos attentes.
Ces évaluations d'autrui sont des expressions indirectes
de nos besoins insatisfaits. Elles risquent plus de provoquer la résistance
et l'agressivité que de susciter le désir de satisfaire nos besoins. »
Eh voilà, tout est dit, la façon dont on va s'exprimer
va conditionner la réaction de notre interlocuteur.
Par exemple, si on se permet de donner son avis « non sollicité »
voire émettre un jugement, le fameux « ramener sa fraise alors
qu'on ne l'a pas demandé », notre interlocuteur se mettra
automatiquement sur la défensive.
Tout simplement parce que vous feriez
exactement la même chose à l'inverse !
Aussi, pour éviter une telle situation et les quiproquos en chaîne,
il nous faut donc communiquer EFFICACEMENT.
Mais comment faire ?
Eh bien, "le comment faire" réside dans une technique redoutable
appelée communication non-violente (CNV).
Cette technique a été mise au point durant les années 1960
par un certain Marshall B. Rosenberg, Psychologue américain
et dont l'objet permet de désamorcer un conflit,
mais aussi de pouvoir affirmer ses besoins
comme de mieux connaître son interlocuteur.
Il est à noter que dans « communication non-violente »,
le mot violent n'a rien à voir ici avec une violence physique,
mais intronise une prise de pouvoir.
Pour mieux comprendre, prenons un exemple.
Dire à l'autre : « J'ai raison, tu as tort ! »
Ces quelques mots suffisent pour prendre le pouvoir sur l'autre.
Ils s'imposent en établissant une hiérarchie
qui induit que « celui qui sait a raison ».
Cette prise de pouvoir dans les mots est une forme
de dominance donc de violence.
"Tu ne sais pas, tu te tais…"
N'oubliez jamais que la violence commence
où la parole s'arrête.
A méditer :
« C'est un langage très dangereux
que d'enseigner à un enfant qu'il n'a pas d'autre choix
que de faire ce qu'on lui dit »
En résumé, avant de donner un conseil à quelqu'un,
il est donc très important selon Xavier Cornette de Saint-Cyr,
coach,formateur, psychopraticien et auteur du livre
"Je cultive ma bienveillance" (Éd. Leduc)
de toujours lui demander la permission :
"Puis-je me permettre de te donner mon avis ou mon conseil ?"
En cela est toute la différence car vous lui proposez
au lieu de lui imposer inconsciemment
la position du sachant (donc de pouvoir).
La méthode de communication dite non-violente
repose sur 4 fondements :
1 – L'OBSERVATION
Le principe est donc d'apprendre à OBSERVER ce qui se passe
ou s'est passé sans porter de jugement.
Un exemple : Nous avions rendez-vous à 14h00
et vous m'appelez à 15h30.
Ma première réaction serait d'être agacée voire énervée
au point de hausser le ton en soulignant
votre manque de respect envers moi.
En communication non-violente : je vous dirai plutôt
« Nous avions rendez-vous à 14h00, il est 15h30 »
Ceci est un constat purement factuel et SANS JUGEMENT.
A méditer :
« Recevoir avec empathie n'implique pas
nécessairement de s'y conformer. »
2 – LE SENTIMENT
L'idée ici est de faire comprendre à l'autre
LES SENTIMENTS RESSENTIS dans une situation donnée.
Là aussi, sauf avoir une boule de cristal, l'autre ne va pas deviner
ce que vous ressentez, si vous ne lui dites pas.
Cette croyance que l'autre va deviner
(dont beaucoup font l'erreur de croire)
est valable en couple, au travail
et dans tous les domaines de la vie.
A méditer :
« Nous savons que la violence naît
quand des personnes qui souffrent ignorent
comment exprimer leur douleur clairement. »
3 – LE BESOIN
Ne jamais perdre de vue que derrière
« un sentiment ou une réaction négative »
se cache en fait un BESOIN non satisfait !
La frustration n'est jamais positive...
Si je me mets en colère, c'est uniquement
parce ce que j'ai un besoin de contrôle qui n'est pas satisfait.
Autrement dit, quelque chose s'est produit
à l'inverse de ce que je voulais.
A méditer :
« La communication non violente convient à ceux qui cherchent
un processus pour gérer leurs relations plutôt qu'un moyen
d'obtenir des autres qu'ils se conforment à leurs désirs.
Quand les autres savent que nous visons
avant tout la qualité de la relation, la sincérité et l'empathie
et que nous croyons que ce cheminement aboutira
à la satisfaction des besoins de chacun, ils peuvent accueillir
nos requêtes en toute confiance
comme des demandes et non des exigences. »
4 – LA DEMANDE D'EXPRESSION
La communication doit rester simple et de fait,
il ne faut pas se lancer dans des phrases
trop complexes difficiles à suivre pour l'autre.
Autrement dit expliquer à l'autre ce qui s'est passé,
ce qui nous pose problème et EXPRIMER ce dont on a besoin.
A méditer :
« La communication non violente suggère
que nous formulions nos demandes
dans un langage qui décrit clairement les actions
que nous aimerions voir mener pour que notre vie en soit enrichie.
Cela exige, entre autres, que nous exprimions ce que nous voulons
plutôt que ce que nous ne voulons pas. »
En communication non-violente :
« On pourrait mettre ceci en place
car voilà ce que toi et moi nous y gagnerions.
Qu'en penses-tu ? »
De cette façon, l'autre est pris en considération
(il est reconnu, a toute sa place dans une valeur identique à la nôtre)
et reste libre de montrer son approbation ou non.
C'est une approche intelligente de résoudre un petit conflit
et cela permet d'éviter de laisser les choses s'envenimer...
(Toutes les citations de cet article sont de Marshall Rosenberg)
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