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Le Syndrome de Peter Pan

 

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Qu'est ce que le syndrome de Peter Pan ?

 

Le syndrome de Peter Pan (parfois nommé complexe de Peter Pan ou puer aeternus et abrégé SPP) est une expression utilisée pour désigner l'angoisse liée à l'idée de devenir adulte

et le désir associé de rester enfant et plus généralement

pour caractériser un adulte immature, en référence au personnage, archétype du garçon qui ne voulait pas grandir créé par J.M. Barrie.

 

Le syndrome de Peter Pan, un nom très poétique,

est en fait un cœur d'enfant dans un corps d'adulte.

Il ne constitue pas une maladie mentale mais un mode de fonctionnement qui, s'il peut être bien vécu, risque de conduire

à la dépression ou de poser de sérieux problèmes

dans ses relations avec les autres.

 

Des hommes immatures dont le syndrome est de ne pas vouloir grandir.

Il s'agit d'une tendance douloureuse de certains individus

"hommes de par leur âge et enfants par leurs actes"

selon Dan Kiley

(Le syndrome de Peter Pan personnage

développé dans un Best Seller en 1983).

 

Ce syndrome (ou complexe) touche plus souvent les hommes que les femmes. Il se révèle à l'âge adulte (25-30 ans) au moment où il devient indispensable d'être autonome et de prendre ses responsabilités

mais il peut être établi de plus en plus clairement

lorsqu'on approche de la quarantaine.

Il s'explique par une maturation affective bloquée dans l'enfance

alors que l'intellect s'est développé normalement.

Du coup, les personnes atteintes vivent entre deux mondes contradictoires. Leur âge et leur maturité  voudraient

qu'ils se comportent comme des adultes

et mènent une vie faite de devoirs et de responsabilités.

Alors qu'ils n'ont en fait qu'une seule volonté : Celle d'être transparents pour ne pas à avoir à assumer les tracas du quotidien

et les responsabilités inhérentes à la vie d'adulte.

Se réfugier en paix dans leur monde imaginaire et intérieur

car c'est uniquement là qu'ils se sentent bien.

 

 

Comment reconnaître un "Peter" dans son entourage ?

Comment sortir de ce type de relation affective

générant dépendances et souffrances de part et d'autre ?

Et comment lorsqu'on est un "Peter Pan"

se sortir de ce cercle vicieux ?

 

 

Le syndrome de Peter Pan : Quels sont les symptômes ?

Ou comment reconnaître un "homme-enfant" ?

 

Tous les irresponsables et les immatures affectifs

ne sont pas systématiquement des Peter Pan !

 

Voici quelques indices extrait du livre de Dan Kiley

pour identifier ce syndrome :

 

La paralysie émotionnelle : la personne bloque ses émotions. Paradoxalement, une grande tristesse

peut se manifester par une gaieté forcenée.

Ces grands sensibles ont perdu tout contact avec leurs émotions

et ils en sont devenus tellement égocentriques

qu'ils peuvent se montrer cruels avec ceux qu'ils aiment.

 

La procrastination : Les buts de la personne sont flous.

Elle remet tout à demain jusqu'à être coincée.

Elle peut ressentir beaucoup de culpabilité tout en fuyant

paradoxalement dans une hyperactivité.

Et ils n'ont pas conscience de ce qu'est la mort.

 

L'impuissance sociale : La personne ne parvient pas à se faire de vrais amis même si elle peut avoir beaucoup de relations.

Il y a une peur panique de solitude couplée à une phobie de l'engagement profond qui pousse la personne à des compromis affectifs

la renforçant dans l'insatisfaction d'elle-même.

Sa devise pourrait être "Plutôt être mal accompagné que seul".

Même si certains parviennent à faire illusion dans le monde

des adultes, ils souffrent de cette situation.

Ce sont de vrais solitaires qui ne sentent bien que dans leur bulle et ont tendance à se replier sur eux-mêmes

pour fuir ce monde qui ne leur convient pas.

 

La pensée magique : "Si je n'y pense pas, cela partira".

La personne se protège du changement réel par la pensée magique qui lui évite d'avoir à reconnaître ses torts et ses responsabilités.

 

Les problèmes avec la mère : Les relations évoluent entre dépendance, fusion, colère et culpabilité.

En présence de la mère, le comportement évolue

entre gentillesse et piques sarcastiques.

Il y a beaucoup de culpabilité latente et la personne peut avoir

l'impression de faire souffrir sa mère,

ce qui la pousse à assumer des relations toxiques.

 

Les problèmes avec le père : La personne a l'impression de n'être jamais à la hauteur des attentes et de l'approbation paternelle

(problèmes avec les figures représentant l'autorité).

 

Les problèmes affectifs et sexuels : La personne peut connaître malgré son impuissance sociale et son incapacité à tisser

des liens d'engagement profonds, de multiples partenaires,

tout en étant engagés dans des relations de dépendances.

Par exemple, un homme attendra de son épouse

un amour et une protection maternels.

La plupart n'ont pas de véritables troubles (éjaculation précoce par exemple) mais leur vie sexuelle passe souvent au second plan.

 

 

Le manque d'amour, la principale explication

 

 

 

Comme Peter Pan, ils ne connaissent pas l'amour, ne le découvriront

pas à l'adolescence et auront peur du monde adulte.

Souvent, ils ont eu un père difficile à contenter et donc

une peur tenace de ne pas réussir à le satisfaire

induisant un grand manque de confiance en soi.

Ils ont du assumer des responsabilités très tôt et prennent

le contre pied de cette situation en se réfugiant

dans un monde dépourvu de responsabilités et de devoirs.

 

 

→ Le pays de Jamais-Jamais

 

 

Sous le masque du joyeux fêtard, éternel enfant, clown de la situation, parfois, Don Juan de service,

se cache un enfant qui souffre profondément, un enfant très triste.

Une prévalence est surtout chez les hommes.

 

Sous l'apparence trompeuse d'une vie mondaine brillante, de meneurs de groupe comme Peter l'est du groupe des enfants perdus,

du génie qui lance des idées et des thèses inouïes,

l'isolement affectif de la personne est de plus en plus grands

et elle fuit en avant dans une hyperactivité apparemment joyeuse : irresponsabilité, angoisse solitude, conflit à l’égard

de la vie affective et sexuelle, narcissisme, machisme.

Bref, Peter Pan se mue en Capitaine Crochet…

 

 

→ Une absence de passage par la case « ado »

 

 

L'explication de cette enfance prolongée est qu'au lieu de vivre les transformations psychologiques naturelles de l'adolescence,

les personnes atteintes d'un syndrome de Peter Pan

passent directement de l'enfance à l'âge adulte

sans passer par la case adolescence.

 

Deux cas de figures à cela explique

le Dr Alain MEUNIER, Psychiatre :

√ Soit ils vivent un traumatisme au cours de leur enfance

qui les empêche de grandir et d'évoluer,

√ Soit pour une raison ou pour une autre, ils se trouvent privés

de leur adolescence (par exemple une obligation de grandir trop vite

pour s'occuper de membres de leurs familles

en lieu et place d'un adulte

alors qu'ils sont eux mêmes encore des enfants).

 

 

→ Une perception du temps et de la mort altérés

 

 

Les deux grandes découvertes de l'adolescence sont la durée

et la mort explique Dr Alain Meunier.

Or comme les enfants, les Peter Pan rencontrent souvent des problèmes liés au temps constate le psychiatre.

Ils passent trop de temps ou bien pas assez à exécuter une tâche.

Ils souffrent souvent de procrastination,

remettant au lendemain ou même à la dernière minute

ce qu'ils pourraient faire le jour même.

 

 

→ Une difficulté à se réaliser sur de nombreux plans

 

 

Les personnes atteintes du syndrome de Peter Pan sont souvent de vrais solitaires qui ne se sentent bien que dans leur bulle,

dans leur monde imaginaire.

Elles ont du mal à prendre leur vie en main, ont horreur des hasards,

des surprises, des contraintes, avec une tendance

à rester dépendants de leurs parents.

Sur le plan professionnel, les Peter Pan peuvent pâtir

d'un manque d'investissement personnel et donc

d'un sous emploi malgré de fréquentes hautes études.

 

Ils souffrent parfois de troubles sexuels.

Leur vie sexuelle ne constitue pas pour eux une priorité.

S'ils ont des rapports, c'est parce que leurs fonctions

sont en état de marche.

Toutefois comme ils n'introduisent aucun sentiment au sein de leur sexualité, celle ci ne se révèle pas réellement épanouissante.

 

 

→ Pour en sortir, une psychothérapie s'impose

  

Pour autant, la prise en charge des Peter Pan

est compliquée à cause du déni.

L'objectif repose donc sur la prise de conscience du syndrome.

En consultant un psy, la personne atteinte fait déjà

un pas vers le mieux aller et cette prise de conscience.

 

Ainsi, si le syndrome de Peter Pan peut être bien vécu, il arrive souvent qu'il finisse par poser un problème à un moment ou un autre.

Il existe ainsi trois grandes raisons

pour lesquelles un Peter Pan consulte

explique le Dr Alain Meunier, Psychiatre :

 

√ Soit il souffre de problèmes sexuels,

√ Soit son monde imaginaire et le monde réel s'interpénètrent,

√ Soit il sombre dans la dépression car il réalise

que le monde qu'il a construit est vide,

sans consistance et sans fondement.

 

Le chemin de la solution pour un Peter Pan serait,

dans un premier temps, à reconnaître qu'il se ment à lui même,

à reconnaître l'infinie tristesse qu'il se voile à lui-même

pour reprendre contact avec ses propres émotions

et de travailler pour sortir du cercle vicieux

des relations toxiques pour acquérir

une maturité affective, tremplin d'une saine estime de soi.

 

Le thérapeute pourra ensuite guider et à identifier

les causes du syndrome, retracer le développement du trouble

pour se poser les bonnes questions et créer un déclic salutaire.

 

 

 

→ A lire : Le Syndrome de Peter Pan,

Dan Kiley

Aux éditions Odile Jacob.

 

 



04/03/2016
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