© - 2016 - La libre-pensée : Le langage du silence
« Dans les silences, on peut dire tant de choses. »
♥ Michelangelo Antonioni ♥
Mais comment peut on exprimer tant de choses dans le silence ?
Cela peut paraître paradoxal et pourtant si vrai.
Le silence est rempli de sens.
Il est, à lui seul, un véritable langage.
Quelque fois, il peut même exprimer davantage
que la parole s’il sait être interprété.
Savoir entendre,
Savoir écouter un silence
équivaut à une subtile conversation.
« Celui qui ne comprend pas ton silence n’arrivera jamais
à comprendre tes mots. »
♥ Sam Ya ♥
Pourtant, le silence est souvent vécu, pour beaucoup,
comme un véritable vide et il est de fait angoissant.
Beaucoup d’ailleurs le craignent par peur de perdre un tout
et que du coup, ils seraient confrontés à un abîme.
D’autant qu’interroger le silence,
c’est de suite se confronter à ses apories.
On peut fuir le bruit et rechercher le calme mais on peut aussi être effrayé par le silence tant son espace peut être infini.
Pascal dans « ses pensées » nous disait le contraire :
« c’est dans le divertissement que l’homme se perd et dans le silence qu’il se trouve. »
Parfois, le silence permet également de se poser,
de se ressourcer ou de s’affronter intérieurement
pour ainsi se retrouver face à soi même.
Il est parfois « nécessaire » voire même médicalement imposé
ou même urgent pour prendre du recul face aux évènements.
D’où les fameuses questions existentielles
sur le sens de notre vie et d’y réfléchir.
Un choc peut en être le détonateur.
Réfléchir par une mise à l’écart volontaire
et sans interférences extérieures qui viennent constamment
parasiter les pensées (en éliminant toute source potentielle
de bruit ou de présence).
Le silence est un véritable moyen de favoriser le débrayage de l’esprit.
Le mieux étant un endroit isolé et paisible,
un endroit où vous aimez vous retrouver et auquel vous vous identifiez.
« Du silence émergent les grandes choses. »
♥ Thomas Carlyle ♥
C’est uniquement lorsqu’on se replie sur soi ou qu’on refuse tout moyen de communication que le silence devient douloureux à vivre
autant pour soi même que pour l’entourage.
Le silence peut ainsi vouloir dire beaucoup de choses.
Ce pourquoi, celle ou celui qui le subit, même s’il le respecte,
peut se sentir mal s’il n’en comprend pas les raisons.
D’autant plus, s’il y a une distance géographique.
Le silence peut ainsi devenir source de malentendus
faute de ne pouvoir être interprété.
Il devient lourd, palpable et rempli de non-dits.
L’expression "d’un visage silencieux" est importante
également pour se connecter à l’autre.
Si on est loin, on y échappe et par ricochet,
cela accentue le questionnement.
Celle ou celui qui subit se questionne alors en boucle, se torture à se demander le pourquoi à un point tel de s’en remettre
parfois en cause voire se sentir responsable.
De là découleront des sentiments d’inquiétude, d’angoisse, de déception, de colère, de tristesse jusqu’à parfois un ressenti de trahison.
Plus le temps s’écoulera, et plus l’angoisse ira en grandissant.
Ne pas savoir et être mis à l’écart sont les pires maux
car ils génèrent inquiétude et vont jusqu’à faire craindre le pire.
« Quand il y a le silence des mots, se réveille
trop souvent la violence des maux. »
♥ Jacques Salomé ♥
Une vérité aussi cruelle soit elle vaut mieux que de rester dans l’ignorance qui devient telle un mouroir de l’âme
et une prison pour l’esprit.
Le silence imposé, on peut ainsi le respecter si on en détient la clé.
La vérité est une franchise légitime que nous souhaitons tous ne serait-ce que par le respect qui nous est dû.
Le silence est donc difficile de cerner dans son identité
tant il recouvre multiples acceptions :
Il peut signifier de la connivence entre des amis ou de la communication amoureuse, de la pudeur ou de la discrétion, ou exprimer un malaise profond. Il peut aussi vouloir sous entendre un non dit, un secret de famille, l’omerta, un mutisme, une impuissance à dire ou l’expression d’un traumatisme. Il ne veut pas forcément dire solitude et tristesse.
En présence de l’autre, le silence peut être complicité et
il n’est nul besoin de se parler pour se comprendre.
Le silence à l’identité la plus complexe, je m’y réfugie moi-même étant devenue très solitaire par la force des choses
et des évènements de la vie.
Solitaire je dirai mais pas associable.
Mais aussi, dès lors que je me sens terriblement mal.
De par ma nature sûrement, puisque déjà enfant je ne parlais pas.
Lorsque surtout un seuil limite a été dépassé et que l’épuisement
devient mon plus mauvais conseiller.
Il devient mon plus grand cri.
« Dans le silence et la solitude, on entend plus que l’essentiel. »
♥ Camille Belguise ♥
Lorsque la souffrance devient oppressante à ne plus me sentir « bien » nulle part, le silence s’impose à moi
comme un retour à la seule source que je connaisse.
Je m’enferme naturellement dans le sanctuaire du silence « essentiel »,
une "zone de confort obligée" qui veut dire tant de choses …
William Halzlitt disait « Le silence est une des formes les plus perfectionnées de l’art de la conversation. »
Je le crois également.
Car c’est justement là, où on se rend compte qui fait réellement
attention à nous, qui sait converser avec nous
selon la nature de notre silence…
Qui est sensible à notre état réel et se trouve en capacité
de détecter notre mal être ou notre isolement.
Qui est capable de le ressentir
sans tout ramener pour autant cela à lui-même.
Et enfin et surtout qui le respecte.
Il est des silences qui réveillent des consciences
ou les font percuter.
Ou qui curieusement rétablissent le dialogue
et la connexion sur bien des plans
tellement leurs forces sont insoupçonnées.
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