© 2017 - La libre-pensée : Il était une fois ROXY et moi
"L'âme des larmes
est dans le baiser qui les sèchera."
♥ Gustave Thibon ♥
Il y a quelques semaines maintenant
que je n’ai pas laissé libre cours à ma pensée
sur des mots qu’un autre ait pu poser.
Non pas par désintérêt, oh non jamais mes Anges,
mais je dirai plutôt le temps d’une pause
que je me suis donnée pour me ressourcer
tant physiquement qu’intellectuellement.
La douleur fatigue, c’est une dure vérité.
Elle attriste aussi.
Il faut dire que mes soucis d’épaule
m’ont aussi amenée, depuis novembre, à lever le pied
si j’osais le dire et ce, afin de l’économiser.
Et puis professionnellement aussi,
bien saturée de quelques dossiers et abrutie
"nez dans le guidon" pour un oral de concours à préparer,
j’ai d’un seul coup ressenti l’urgence d’oxygéner
mes neurones bien saturés.
Je ne vous cacherai pas que
quelques questions existentielles ont rapidement,
elles aussi, pointé le bout du nez mais bon logique,
l’anxiété m’a de nouveau gagné.
Alors, ce temps pris pour moi afin de me reposer,
de chérir le petit enfant enfoui en moi, m’a aussi servi
à faire un point sur ma vie mais également
de pouvoir réfléchir quant à la direction qu’elle prenait.
En fait, c’est un peu comme un check-up, une révision obligée.
Les problèmes de santé m’y ont beaucoup aidée.
Je me suis dit qu’elle défilait de plus en plus vite, la vie,
et que concrètement, depuis quelques temps,
sortie de mon travail, je n’en faisais plus vraiment rien.
Vous savez ce qu’on appelle le fameux train-train quotidien.
Auto boulot dodo.
C’est terrible, je trouve quand il ne vous arrive plus rien.
Mais paradoxalement, il faut bien reconnaître
que je ne fais plus en sorte - non plus - que cela m’arrive
tant j’ai fermé des portes derrière et surtout
instinctivement tout autour de moi.
Et le pire dans tout cela est que bien souvent,
je m’y conforte bien voire même très bien…
Seulement à trop vouloir se protéger et se verrouiller,
on exacerbe sa sensibilité dès qu’on se retrouve
pour un peu exposé ou confronté à un problème.
J’en avais un peu échangé avec mon médecin,
bien lucide sur ma réalité qui me pesait.
Il faut dire que mes journées sont bien chargées
professionnellement donc vu d’un œil extérieur,
je suis bien occupée.
J’aime en plus mon travail même si ce dernier
est énergivore et chronophage.
C’est sur le plan personnel et privé où là,
le vide s’est sournoisement installé.
Alors, le voilà, le sujet dont je voulais vous parler :
Celui de la rencontre inattendue…
Une libre-pensée qui est aussi un message
que je souhaitais vous faire partager.
L’évènement providentiel qui arrive sans s’annoncer
et qui vient bouleverser votre trajectoire, votre vie.
Il y a quelques temps, vous savez, j’ai perdu mon chien
mais aussi pratiquement dans le même temps, mon oie.
Eh oui, curieusement, j’avais une oie.
Cela peut faire sourire certains.
Mais, je peux vous dire combien c’est affectueux une oie.
Je l’avais ramené bébé sur un coup de cœur forcément
comme je fonctionne telle ma sacro-sainte habitude
et j’avais mis toute mon amitié sur elle et elle sur moi.
Alors, ayant perdu coup sur coup,
deux êtres auxquels je tenais,
il ne m’en avait pas fallu plus pour commencer
à me fragiliser voire m’effriter
intérieurement sans le réaliser.
Un seul être vous manque et tout vous parait dépeuplé…
Ces quelques mots prennent véritablement leur sens.
Ma seconde fille, quant à elle, bien que
toujours au cœur des études, travaille et a amorcé
sa vie de jeune femme en étant désormais accompagnée…
Alors, les soirées, seule, sont parfois longues
pour un esprit gourmand comme le mien
qui continuellement est en activité.
Bien sûr je lis, je dévore même tout
ce qui peut être à ma portée.
Je n’ai de cesse d’apprendre.
Je suis tel un enfant au regard constamment émerveillé.
Mais, malgré cela, l’ennui par le repos, l’anxiété par le vide,
l’inquiétude du problème de santé dans l’attente
d’examens plus complets, les questions sur un présent
aux journées en copié-collé, le futur qui ne fait plus rêver :
Le voilà le foutu cocktail émotionnellement concocté
dont il ne faut jamais s’abreuver…
Je me suis vue me dire :
"mais bon sang ta vie, ce n’est pas que cela.
Ta journée finie à la passer chez toi
sans personne à qui parler, à qui te confier,
à qui te serrer et à t’occuper !"
Le vide d’un coup était devenu immense
et prenait le pas dès ma porte d’entrée passée.
L’anxiété pour ne pas la nommer.
Celle que j’ai affrontée durant des années
revenait encore à la charge…
Bref, le triste constat qu’elle s’était
de nouveau belle et bien installée
générant ce problème de blocage d’épaule.
Les examens venant le confirmer.
L’esprit sous l'emprise d'un stress,
d'un choc émotionnel
nous joue de surprenants tours.
C’est là qu’a germé sans chercher l’idée
peut être de reprendre un chien…
Provoquer un évènement dans ma vie.
Mais pas un chien comme les autres
ni acheté dans une animalerie.
Non, un chien et un gros de préférence avec un vécu,
un laissé pour compte, un rejeté dont on n’a plus voulu.
Bref un abandonné sur le bas-côté comme moi
j’avais été vous l'avez compris !
Pendant des semaines, j’ai guetté l’opportunité
sur un site d’un refuge et un premier choix fut arrêté.
Mais quelque fois, une rencontre,
surtout si elle est provoquée,
n’est pas toujours réciproque
ni gagnée d’avance…
Curieusement, c’est un autre qui d’un regard
nous a percuté et volé notre cœur
autant à ma fille et moi.
Une rottweiler, âgée de 6 ans, au parcours compliqué
mais d’une douceur à ne pas expliquer
ce qui lui était arrivé.
En France, la réglementation est lourde
pour cette race considérée de catégorie 2
et ce n’est donc pas à la légère qu’il fallait s’engager.
Faute à tous ces délinquants qui ont utilisés
cette race notamment comme arme.
Bravant l’excitation du moment, l’affect qui nous avait déjà
bien contaminé ma fille et moi,
je me suis imposée quelques heures de réflexion
pour m’enquérir des obligations administratives
à commencer ce que la loi disait sur le sujet.
Nous étions le 31 décembre 2016.
J’ai ainsi découvert qu’il faut l’obtention d’un permis
pour devenir propriétaire d’un chien de catégorie 1 ou 2
et il se doit, en plus, être obligatoirement formé
pour obtenir une attestation de capacité.
Le fameux sésame pour pouvoir déposer son dossier…
Un coût également à ne pas occulter ni négliger
car le chien est de plus obligatoirement évalué
régulièrement selon un niveau
en lien à son comportement
dans une situation donnée.
J’ai foncé…
Et aujourd’hui, je ne regrette rien
tant je reçois d’amour,
de douceur d’un chien « surprise »
car il fut notre découverte ce jour là,
nous qui venions déterminées pour un autre.
Un chien qui, le 2 janvier 2017, sorti à peine de la SPA
a vécu d’emblée avec sa nouvelle famille
une panne moteur sur l’autoroute,
une attente derrière les barrières de sécurité
dans le froid le plus complet
et un trajet sur camion plateau en remorqué.
Et pas une seule fois, le chien n’a manifesté
d’angoisse ou la moindre difficulté.
Un animal calme, docile et bien dressé
du haut de ses 48 kilos.
Un foutu stress qui l'a mis en surpoids.
Un molosse qui a été bourlingué, jeté en fourrière
pour un usage inapproprié d’un ancien propriétaire
qui ne méritait pas de le posséder.
Un chien qui a risqué d'être euthanasié
par bêtise et irresponsabilité humaines.
"Il est des rencontres magiques
qui surgissent dans notre vie sans prévenir.
Il est des rencontres qui ont un caractère magique
par la qualité de ce qu’elles révèlent,
en nous, ou chez l'autre.
Il est des rencontres qui nous appellent
au plus profond de notre être,
du plus lointain de notre histoire.
Il est des rencontres qui éclaireront
notre parcours de vie d'une lumière
plus vive, plus féconde."
♥ Jacques Salomé ♥
Alors, depuis, je partage ma vie avec une chienne
répondant au joli nom de ROXY.
Elle me donne de l’amour,
le vrai entier absolu
et de l’espoir pour demain.
Elle m’a apaisé et de sa présence
sait guérir mon anxiété.
Ce que certains humains sont incapables de donner.
De nos deux histoires sordides,
Nous nous sommes elle et moi trouvées.
J’ai trouvé ce baiser qui a tout séché.
Comme elle a, de son côté, trouvé les bras,
et la chaleur d'un vrai foyer.
Celle qui a su révélé et éveillé
de nouveau mon « Moi ».
Je souhaite à chacun de pouvoir accueillir
l'une de ces rencontres quelle qu’elle soit
si elle fait irruption dans sa vie,
et de s'y abandonner de tout son cœur
Car il est une chose dont je suis certaine :
Les plus belles rencontres
sont celles qu’on n’attend pas.
Elles vous ouvrent des portes
qu’on n’imagine même pas…
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